Nouvellement installée à Bellac, l’association “Ange blessé” s’est fixée comme objectif de défendre les droits des enfants. Une mission délicate.

 

Créée en 2010, l'association "Ange blessé" n'a pas choisi le domaine le plus facile pour proposer son aide. Angélique Vincent, présidente, et Coline Bouteau, vice-présidente, ont décidé d'épauler des personnes qui, comme elles, ont été victimes de violences conjugales ou d'inceste durant leur enfance.

Leurs expériences peuvent s'avérer utiles et elles ont décidé de faire profiter de leurs conseils, toutes les personnes qui les contactent. Depuis septembre, "Ange blessé" dispose d'un local à la maison des associations de Bellac, ce qui lui permet d'organiser des permanences chaque mercredi et d'accueillir les victimes sur rendez-vous.

« Nous proposons d'abord une écoute car il est très difficile d'oser parler quand on est victime de violences conjugales », explique Coline Bouteau. « Ensuite, nous orientons les personnes vers des professionnels comme des psychiatres ou des avocats, et si besoin, nous pouvons leur proposer une mise en sécurité. »

Une dizaine de cas depuis deux ans

Depuis bientôt deux ans, une dizaine de femmes subissant des violences conjugales se sont présentées à l'association bellachonne. Disposant de peu de moyens, "Ange blessé" n'hésite pas à les orienter vers d'autres associations spécialisées dans ces domaines. Certaines victimes ne parlant que sur le tard, l'association bellachonne est également sollicitée pour créer des groupes de paroles « afin que les personnes puissent échanger leurs expériences avec des gens qui ont connu les mêmes problèmes. »

Pour la première fois samedi, "Ange blessé" a organisé une rencontre avec le public au centre culturel de Bellac. Une journée consacrée cette fois aux enfants et à leurs droits. Inceste, racisme, racket, internet, les bénévoles ont abordé les sujets sans aucun tabou, dans un langage simple destiné davantage aux enfants qu'aux parents.

« Si on veut que les enfants ne soient pas des victimes, il faut faire du préventif », témoigne Angélique Vincent. « Les parents n'ont pas spécialement les mots pour parler de maltraitance, de violences ou d'abus sexuels. Nous les aidons à aborder ces sujets. »

« Les parents n'ont pas les mots pour parler de maltraitance ou d'abus sexuels »

Durant cet après-midi, de nombreux ateliers jeux étaient proposés aux enfants, en alternance avec de petites scènes de théâtre où ils étaient mis en situation, pour apprendre par exemple à ne pas monter dans une voiture avec un inconnu. « Savoir distinguer des gestes déplacés, oser en parler, sont autant de problèmes qui ne sont jamais abordés à l'école et nous militons pour que des actions préventives soient menées en milieu scolaire », appuie la présidente de l'association.

Un travail délicat qui demande du temps avant que l'association bellachonne ne soit pleinement reconnue. "Ange blessé" organisera en mars une nouvelle action axée sur la journée des femmes.

è Permanences. Téléphone : 06.69.21.89.69 (les mercredis de 9 heures à 12 heures). Au local, rue Chanzy (les mercredis de 14 h 30 à 16 h 30) et par mail : diddl66@hotmail.com

 

Franck Jacquet