Femme battue ~ les démarches qui aident à s'en sortir

Les victimes ne sont pas toujours prêtes à quitter l'auteur des violences. Elles doivent cependant savoir que certaines précautions simples pourront leur être très utiles si elles décident un jour de réagir. 
De plus, elles ne doivent pas hésiter à contacter les organismes spécialisés qui connaissent leurs difficultés et peuvent, de façon anonyme et gratuite, les conseiller, les aider et leur permettre de trouver, le cas échéant, un lieu d'accueil où le secret de leur adresse sera préservée.

 

1. Se ménager des preuves

Le jour où la femme décide de demander le divorce, de quitter le domicile conjugal, de porter plainte, il faut apporter la preuve des violences qu'elle a subies. Elle a donc tout intérêt à faire établir et conserver en lieu sûr un certain nombre de documents, tels des certificats médicaux, des témoignages écrits, datés, signés, de proches en qui elle à confiance (famille, amis, collègues, voisins), accompagnés d'une photocopie de leur pièce d'identité, le numéro d'enregistrement de la main-courante au commissariat, ainsi que l'éventuel récépissé de dépôt de plainte.

 

2. Consulter un médecin

Celui-ci prodiguera à la femme violentée des soins adaptés, constatera les traces de coups et blessures, ainsi que les traumatismes psychologiques et établira un certificat médical précisant, le cas échéant, une incapacité totale de travail, que la victime exerce une  activité professionnelle ou non. Sachez que l'absence de certificat médical n'empêche toutefois pas de porter plainte.

 

3. Aller au commissariat ou à la gendarmerie

En cas de crise  suite à un épisode de violence, la victime trouve parfois refuge chez des voisins  ou quitte le domicile pour échapper à son agresseur. Mieux vaut qu'elle se rendre ensuite, dès que possible, au commissariat ou à la brigade de gendarmerie la plus proche, où elle sera écoutée et, si elle le souhaite, orientée vers les urgences médico-judiciaires ou vers un centre d'accueil.

Elle peut décider de porter plainte (ce qui enclenche alors le processus judiciaire) ou, si elle n'est pas prête, simplement déclarer les violences (c'est ce que l'on appelle une main-courante au commissariat de police ou un procès-verbal de renseignements judiciaires à la gendarmerie). Cette déposition pourra lui être très précieuse par la suite.

 

4. Porter plainte

Si la victime souhaite non seulement mettre un terme aux violences, mais aussi que leur auteur soit sanctionné et obtenir éventuellement réparation des préjudices subis, il lui faudra porter plainte.

Attention cependant à ne pas trop attendre après une agression. Les délais pour porter plainte varient en effet selon les infractions :

3 ans pour un délit (coups et blessures par exemple) 10 ans pour les crimes (tel le viol). En cas d'agression sexuelle ou de viol, si la victime était mineure au moment des faits, ce délai court à partir de sa majorité.

Il est recommandé de prendre un avocat afin de mettre toutes les chances de son côté. Si la victime dispose de peu de ressources, elle pourra peut-être bénéficier de l'aide juridictionnelle. Pour en savoir plus sur ce dispositif, elle peut contacter sa mairie ou un centre d'information sur le droit des femmes.

 

5. Adopter un scénario de protection

Si la femme estime possible de rester chez elle, il peut cependant lui être utile de prévoir un scénario de protection : 

noter les numéros importants et les placer dans un endroit facile d'accès ou les apprendre par coeur identifier les personnes susceptibles de l'aider en cas d'urgence informer les enfants sur les conduites à tenir lors d 'actes de violence (se réfugier chez le voisin, sortir de la maison pour téléphoner, appeler la gendarmerie ou la police) préparer un sac contenant une somme d'argent, papier d'identité et un peu de linge en cas de départ urgent mettre en lieu sûr les copies des papiers importants.